La crevasse et le pont

Tout en traçant derrière lui son itinéraire de retour, Dijon avançait sans vraiment savoir ou il allait et ce qu'il trouverait au bout de sa randonnée.
Au bout d'une heure de marche, les arbres se faisaient moins danse, et il parvenait plus facilement à avancer.
C'est alors qu'il tomba sur une impasse : devant lui se trouvait un gouffre béant lui barrant la route et s'étendant sur plusieurs lieues. Il n'était pas bien large, mais assez pour qu'il ne puisse être sauté. En observant le gouffre, il vit qu'un chemin, taillé a même la roche, permettait de rejoindre dangereusement un pont suspendu, qui semblait en mauvais état. Mais le chemin était lui même encombré de rochers et le passage était impossible.

Dijon longea le bord du pont dans l'espoir de voir la fin de cette crevasse et de la contourner il lança une pièce poursavoir s'il partait à droite ou à gauche.

Si ci pile, a gouche, si ci face a droite

Dijon se tourna alors vers la gauche et continua sa route sans lâcher son bâton.

HRP : La commande pour integrer un dé directement a son message est :
[roll="nom_du_dé"]nombre_de_dé[/roll]

Par exemple, ecrire : [roll="1D6"]1[/roll] lancera 1 dé a 6 faces.

Dijon avait beau loger la crevasse, il n'en voyait pas le bout. Finalement il fut bloqué par un amas de racines, de troncs et de feuillages entrelacés dans une petite clairière. Apparemment la direction qu'il avait prise menait à une impasse. En observant le sol, il vit qu'à cet endroit précis, poussaient trois sortes de champignons. Il n'en avait pas vu de semblables depuis son arrivée dans ce plan.
Une des trois était un bolet noir à pois blancs. La deuxième race était écrasée, rouge-orangé, et poussait sur des racines. La dernière, était la plus rependue : une multitude de petits champignons blancs à tête sphérique noyés dans les herbes bleues du bois. Il ne connaissait aucun de ces champignons et encore moins la conséquence de leur ingestion par un organisme vivant.

Dijon quelque peu désemparé suite à la voie sans issue qu'il venait de trouver, mis un peu de temps avant de se décider a enfourner un specimen de chaque champignon dans son pantalon, puis il avala une partie d'un champignon rouge-orangé, espérant l'apparition d'un phénomène inopiné

Lorsqu'il avala le champignon Dijon ne ressentit rien pendant un instant si ce n'est son gout étrange. Les effets s'il y en avait, ne tarderaient surement pas a se faire ressentir. Il n'est de toute façon pas très prudent de manger des champignons dont on ne sait rien dans un bois dont on ne sait pas plus.

Dijon ne constatant aucun changement apparent se dit au fond de lui
OUH! Ca vu dire, ci champignons ils sont bon pour li ventre di Dijon. Voila qui va fire mon ripas.
Dijon entreprit alors de dévorer sans plus de fioritures les champignosn qui parsemaient l'endroit. Puis une fois son repas englouti, il entreprit de rejoindre son point de départ afin de repartir dans l'autre direction.

Le champignon noir à pois blancs avait pour effet de stimuler la circulation sanguine et agissait comme une drogue puissante augmentant radicalement les capacités de perceptions du consommateur. Le champignon rouge-orangé était en réalité un champignon hallucinogène. Le dernier était un puissant remède contre les maux de tête et de ventre.
Chacun des champignons n'agissaient que dans les 10 minutes qui suivent son ingestion. Dijon aurait bien des surprises une fois ce temps écoulé.
Mais pour le moment rien ne se passait.

Arrivé à l'endroit où il avait la première fois, Dijon repartit donc dans la direction opposée à la recherche d'une passerelle providentielle.

Alors qu'il marchait Dijon vit subitement le monde devenir rouge, sa vision periferique etait totalement floue, alors que l'objet que son oeil focalisait etait plus net qu'à l'accoutumée. Sa respiration s'accelera subitement alors que son coeur battait 2 fois plus lentement. Il transpirait et semblait devenir plus nerveux et plus agressif. Son cerveau senblait mieux faire la part des choses, comme plus stimulé, mais cette nervosité le rendait agressif. C'est alors qu'il commenca à trembler, de plus en plus fort. Tout à coup son nez ejecta une puissante gerbe de sang, Dijon tomba en arrière, inconscient.

Le reveil fut rude... Un mal de tête et d'estomac semblait vouloir le terasser. Il etait toujours à terre au même endrois. Impossible de savoir combien de temps il est resté là.

Dijon se releva tant bien que mal, ses jambes flageolaient et il dut s'appuyer à une souche à côté pour rester en équilibre.
Il fut pris d'un soudain haut le coeur et vomit brutalement derrière ce qui lui servait de support. S'essuyant la bouche du revers de la manche, il entreprit de continuer sa marche. Cependant, vu son état, il ne contrôlait pas parfaitement ses mouvements, et ce qui devait arriver arriva. Ses pieds s'emmêlèrent dans son pantalon et il tomba lamentablement par terre. L'élan le fit rouler et è son plus grand malheur, dévaler jusqu'au trou de la falaise.
Dijon chutait inéxorablement. Il hurla de toutes ses minables forces d'homme rat, et dans un espoir de ne pas s'écraser en bas comme une choucroute périmée, il lança une main hasardeuse vers la paroi de la falaise.

S'agrippant à une racine assez bien encrée dans la terre, il réussi à ralentir sa chute pour finalement se retrouver au fond de la crevasse avec une épaule déboitée et trois cotes cassées.

Au fond du gouffre

L'obscurité envahissait les environs, et Dijon ne put situer ni les parois, ni les éventuelles créatures présentes. La seule chose qu'il pouvait voir, c'était le ciel, très loin en haut, tel une fissure bleue dans un fond noir.

hrp : désolé d'avoir mis autant de temps pour une reponse si courte... En vérité je n'avais pas prévu ce qu'il se passerait si tu tombait dans la creuvasse.

l'épaule de Dijon lui faisait atrocement mal, mais il savait ce qu'il devait faire. Quand on est maladroit comme lui, on se déboite l'épaule plus souvent que d'habitude. Il sorti un baton de son pantalon et le mit entre ses dents. Puis il porta sa main a son épaule, expira un bon coup et remis son épaule en place.

HNGFNNNNNNNN

Avec ses côtes cassées il lui était impossible d'escalader une pente aussi escarpée. Il se mit alors à arpenter la crevasse en partant vers la gauche à la recherche d'un endroit plus accessible.

Au loin dans le noir, une lueur rougeâtre se fait voir. Dijon croit alors entendre la voix d'une petite fille chantant un triste air. Alors qu'elle se rapproche, Dijon discerne les paroles de mieux en mieux, mais ne voit toujours qu'une simple lumière tel une bougie loin devant lui.
Quelle genre d'enfant pourrait venir dans un lieu aussi escarpé et dangereux ? Comment avait elle effectué la descente sans se briser un bras ou une jambe ?
La chanson, il y a peu indéchiffrable, était maintenant claire. Les paroles mélancoliques prononcées d'une voix si douce et si fragile donnaient à Dijon les larmes aux yeux, à moins que ce ne soit la douleur de son opération de fortune.

"Nothing is all
I get after all
Something as quiet
As a man when he dies

Nothing is all
And I feel so small
Emptiness comes
After we cry

After the storm
Like we were born again..."

La fillette arrête soudainement de chanter. La lumière se rapproche de plus en plus vite.

Dijon fixa la jeune fille et un lourd silence pesant s'installa. L'homme rat eut un sourire gêné et afin de détendre l'atmosphère, il sorti une petite guitare à laquelle il manquait une corde de son large pantalon. Il tira sur un poil de sa moustache et le fixa a l'instrument en bois pour en faire une corde improvisé.

Moi aussi j'ime beaucoup la misique. Tiens si ti veux on pourri inventi la souite de la chanson al haziza.

Alors d'une voix enrouée, ayant à peine récupéré des litres de biles qu'il avait vomit et de la chute, il se mit a tenter de chanter accompagnée par sa pathétique prestation avec son instrument.

Nouthing is all
I git aftir all
Bout noussing can last
Your sicrit iz mine
habibi

Ca ta plu? Maintenant il faut ixpliquey a tonton dijon comment ti y arrivie ici.

Un sourire tendu se dessina sur ce qui servait de visage a Dijon. Et cze n'était pas les hématomes causés par la chute qu'il venait d'avoir qui le rendait plus séduisant.

Dijon avait cru qu'il s'agissait d'une fillette, mais la créature en face de lui était bien adulte. Il s'agissait d'une fée succube, la lumière émanait de son petit corps ardent. La fée ne mesurait pas plus de 30 centimètres, c'était une jolie fille avec 4 ailes dans le dos telles des feuilles d'arbres en automne. Sa voix était juvénile, mais son corps mature. Elle portait une minuscule pièce de vêtement semi transparente dont les extrémités semblaient avoir brulé.

La fée écouta le chant de Dijon, puis rigola d'un rire d'enfant.
" Amusant voyageur, je n'ai aucune explication à te donner. Ce serait plutôt à toi de me dire ce que tu fais en ces lieux. Tu ne semble même pas savoir où tu es. "

Dijon pointa le haut de la crevasse et leva légèrement le museau.

Ji suis tombi du la heut... a cause di chamignou qui ji avali... a cause di loup qui ma di de l'idi... a cause des gars qui m'ont amini ici... acause de... apris je si plus.

" Oh... Quelqu'un t'envoie ? Qui donc ? "

Dijon avait déjà entendu parler des fées, mais n'en avait encore jamais vu de vraie. Il fallait être très prudent avec ces créatures, les offenser n'était surement pas la meilleure chose à faire. Elles étaient fières, et lunatiques. Capable de vous rendre service, ou de vous exécuter sur place. Les fées succubes sont de plus réputées pour être les plus instables de toutes. Elles auraient du sang de démon coulant dans leurs veines.

Ben c'i le loup qui m'a di de vinir ici pour aller le voir le missieu dans son château...

C'est là que Dijon se rendit compte que le satané cabot qu'il avait vu tout à l'heure l'avait bombardé de ces noms elfiques imprononcables et interminables qui l'ont toujours handicapé dans sa vie. Serrant ses dents calleuses il laissa sortir un juron des plus inconvenants

C'est un loup qui ji doi souvi sa louve parce qu'il i malade... et pour ca je dois alli voir le missieu dans son château et demander un certain autre missieu et comme ca piiirsonne nu mu fera de mal. Et finalement, le missieu du château pourra me renvoyi dans ma dimension normal d'ou je suis ni.
Vous pouvi m'ider scintillante mademoiselle qui vole?

" Un loup ? Encore un de ces satanés loups noirs qui tentent de nous tendre un piege. Tu ferais mieux de partir d'ici avant que je ne te tue. "

Parda parda rutilante libillule magique... Dijon i dija parti, il n'i dija plus la...Il s'en va coum le vent, il fui comme le hamstir appuri...

Dijon en même temps qu'il paralit s'éloignait de la fée et finit par courir pour s'éloigner d'elle, s'enfonçant à nouveau dans les ténèbres de la crevasse, dans l'espoir de trouver un endroit praticable.

Dijon marcha longtemps, très longtemps. La paroi terreuse semblait s'effriter et ne permettait aucune ascension. Il arriva finalement devant une impasse. L'extrémité de la crevasse. De nombreux buissons de ronces rendait difficile la traversée de cette pente abrupte. S'il voulait réellement escalader il le pourrait mais pas sans dégâts.

Dijon n'avait pas le choix il devait monter par là... Pas question de retourner du côté de la naine volante cinglée. Il entreprit de s'agripper au paroi quand un papier tomba de sa manche. L'ayant ramassé il le déroula.

le lou blan de qui elle : Gargue en traice il fra telir
le mechan majissiun : Li ce bourg
le typ ke tu douwa demendé : Fai lfir ya

Dijon avait inscrit les noms que lui avait dicté le loup tout à l'heure, mais sa mémoire l'avait complétement flanché après l'épisode des champignons.
Mai ce qui le frappa c'est surtout qu'il avait inscrit de son orthographe laborieuse et pitoyable le loup BLANC, autre détail qui lui avait filé entre les doigts. Or, la nymphette psychopate lui avait clairement dit qu'elles étaient en guerre contre les loups noirs..
Dijon retourna sur ses pas en courant à la recherche de la lumière particulière qui signifiait la présence d'un de ces monstres en jupon.

Alors qu'il avançait, Dijon entendit la voix chanter à nouveau :
" J'ai perdu mon ami
Sans l'avoir mérité
Pour un bouquet de roses
Que je lui refusai
Il y a longtemps que je t'aime
Jamais je ne...... Encore toi ?! "

Le dernier vers était improvisé et a rime imparfaite, mais Dijon compris que cela était du à sa présence.

" Tu as oublié quelque chose ? Si tu ne t'en vas pas d'ici dans les 10 secondes je te transforme en brochette de rat !! "

L'homme rat se mit a quatres pattes devant la nymphe et déclara d'un ton fort obséquieux.

Aaaaah.. gloriuse femme volante à la poussière itoilie... quand je vous avi parli du loup qui m'a envoyi, ce n'iti pas un lou noir, mais il s'agissit de...

Dijon sortit le papier de sa tunique

Gargue en traice il fra telir, di loups de Qui elle.

Il rentra légèrement sa tête dans ses épaules et ferma les yeux, comme dans l'attente d'un choc.